2012 - Sentier cathare


Sentier cathare en VTT
1-6 avril 2012
Rémi, Jacques





Préambule

            Betsy avait prévu de suivre une session de musique près de Carcassonne pendant la première semaine d’avril et j’avais décidé de suivre le sentier cathare en VTT. Le fait d’être seul ne me préoccupait pas trop et je m’étais promis d’être très prudent.

Une semaine avant le départ coup de téléphone de Remi, notre fils a Montréal :

-       Allo papa, est ce que je pourrais venir avec toi en VTT sur le sentier cathare ?
-       Bien sur, ca me ferait grand plaisir, j’aurais de la compagnie et Betsy sera plus rassurée de savoir que je ne serais pas seul.
-       Je me renseigne sur les billets d’avion et te rappelle.


Le sentier cathare est un circuit faisable à pied, à cheval ou en VTT, qui joint Port-la-Nouvelle à Foix mais peut se faire dans l’autre sens, il emprunte aussi bien des sentiers de grande randonnée (GR) que des pistes forestières ou pistes de lutte contre les incendies de forêts.  Il passe  par plusieurs sites de châteaux cathares et permet de voir le changement de paysage au fur et à mesure de la progression : des vignobles des corbières à l’est vers les montagnes à l’ouest.
            Pour des raisons logistique  et pour avoir comme objectif une arrivée sur la mer, nous décidâmes de faire le parcours dans le sens Foix Port-la-Nouvelle.



Un peu d’histoire (mais très peu !)

            Autour du Xe siècle commence une rébellion contre le luxe de l’église, un désir de retour à la simplicité et une plus grande pureté dans la religion.  Le catharisme remonte au VIIe siècle avant J-C et part du principe qu’il y a deux principes fondamentaux : le Bien et le Mal en lutte constante.  Le Mal c’est la matière, le monde physique, le corps etc., le Bien c’est l’âme purifiée qui ignore les désirs du corps.

            Les cathares avaient adopté cette religion et  ses règles telles que le jeune, rejet des sacrements de l’église, prières fréquentes, ne pas jurer, ni mentir, etc. ; les croyants  avaient pour but de devenir des « Parfaits » sorte de prêtres cathares.

            La papauté envoya plusieurs émissaires pour convaincre les cathares à renoncer à leurs croyances mais en vain.  Il ne restait plus qu’à les combattre. Ce que le Pape fit en alliance avec le roi de France.  Il y eu plusieurs « croisades » contre les Albigeois (autre nom des cathares) et ceux-ci se refugièrent dans plusieurs châteaux. Apres de longs siégés touts ces châteaux tombèrent let les cathares qui refusaient de renier leur foi furent extermines a moins qu’ils ne se soient donné la mort volontairement (exemple du bucher de Montségur).  Ces châteaux eurent des « carrières » mouvementés et leurs ruines sont autant d’attrait pour les visiteurs de la région occitane.

            Le sentier cathare passe par plusieurs de ces châteaux qui constituaient un des attraits de notre périple.




1er  jour : Foix-Montségur (39 kms, D+ 1850m)

            La veille du départ Rémi et moi faisons une sélection impitoyable du matériel à emporter. Comme nous portons tout ce que nous emmenons dans des sacoches sur le vélo, il faut minimiser au max : un seul jeu d’habits de rechange (on sentira un peu fort mais tant pis), quelques pièces pour réparations, un minimum de trousse médicale et des habits chauds et étanches, avril en montagne peut réserver des surprises.


Arrimage des sacoches

Tout doit etre attaché, et bien!

Prêts à monter.


            La montée pour sortir de Foix se fait en partie à pied et nous permet de nous entrainer à la « poussette », opération qui consiste comme son nom l’indique à pousser son vélo,  les sacoches n’aident pas vraiment l‘opération et les mollets reçoivent quelques bons coups de pédale. Nous corrigeons quelques problèmes techniques de selle, de freins, etc.  sur le vélo de location de Rémi.
 Il fait beau, on voit loin, on croise plusieurs randonneurs (dimanche des rameaux oblige) et la piste devient agréable sur une belle route forestière. Le sentier sur un sentier de grande randonnée (GR) et est donc bien balisé.  Après quelques hésitations d’orientation de ma part (Rémi appelle ça : se perdre !) au col de Touron nous atteignons Leychert, et remontons vers le château de Roquefixade. 


Mises au point sur le vélo de Rémi.

Rémi à Roquefixade.

Jacques à Roquefixade.


            La piste se dirige vers un pic rocheux qui ne paraît pas être dans la bonne direction ; nous descendons donc à travers bois pour rejoindre la route goudronnée de Roquefixade. En atteignant Roquefixade nous nous rendons compte que le pic rocheux en question est le château ! Il nous faut donc regrimper pour atteindre et visiter le château, vue superbe et panoramique. Et d’un château cathare !  La piste est sympa jusqu’ à Conte.

            Ensuite remontée très difficile sur un sentier pédestre défoncé, boueux et bien pentu : troisième poussette de la journée jusqu’à Le Sau, cette montée me permet d’apprécier la performance de ceux qui font tout le sentier en restant en selle, que ce soit dans un sens ou dans l’autre cette section doit être vraiment difficile.  Nous suivons la route goudronnée jusqu’à Montségur et trouvons dans le village le gite « lou sicret » où nous avons réservé  pour dormir et manger.

Signe de bienvenue à Montségur.


            Douche, diner et tôt couchés pour récupérer la fatigue du premier jour. Remi pour qui c’est la première randonnée en VTT tient bien la route et grimpe comme un pro.



2ième jour : Montségur-Puivert (47 Kms, D+ 1080 m)

            Laissant les vélos au gite, la patronne nous dépose gentiment en voiture à la base du château de Montségur nous évitant une bonne ½ h de marche. Ensuite grimpette jusqu’au château et visite, accès gratuit car le préposé n’arrive qu’à 10h. Belle vue du haut des murs (dont l’accès est interdit !) et photo panoramique, nous voyons des sommets enneigés.  Et de deux châteaux cathares !

Montségur vu du chateau.

Acces interdit?


            Les vestes manches  longues et les gants s’avèrent utiles en ce matin frisquet.  Sur la piste on commence à voir les balises bleues et oranges du sentier cathare, je dois reconnaître que le sentier est très bien balisé, nettement mieux que tous ceux que j’ai suivi jusqu’à présent.

Signes de piste.


            Autre montée difficile (lire poussette !) sur sentier étroit jusqu’au sarrat de Liam et descente technique sympa sur le parking de Petail, entrée des gorge de la Frau. Lorsque la route goudronnée s’achève, les poussettes commencent sur ce sentier avec quelques passages difficiles où nous trouvons encore de la neige. 

Entrée des gorges de la Frau.


Gorges de la Frau.

Il y a encore quelques tas de neige.



A la sortie des gorges (côte 1039) nous rejoignons une piste large et plate mais encore encombrée de longues sections enneigées, sous  le soleil les couleurs sont belles et tout va bien.   

Quebecquois dans son élément!


Nous passons Comus, le col de la Garante puis très jolie descente sur une belle piste jusqu’à Montplaisir. Piste peu intéressante jusqu’à « l’Escale » et arrivée facile sur Puivert. Nous logeons au « relais des marionnettes » où travaille encore un fabricant de marionnettes. 

Le marionnettiste et sa femme

Diner en compagnie de randonneurs catalans suivant le sentier cathare à pied. La propriétaire servit comme dessert un gâteau au chocolat absolument délicieux.  Aucune hésitation de notre part à en abuser vu que nous consommons pas mal de calories chaque jour !


Jour 3 : Puivert-Puilaurens (49 kms, D+ 1200m)

            Ce matin nuages et temps gris, les prévisions ne sont pas très encourageantes, nous gardons couvre chaussures et imperméables à portée de main.  Visite du château de Puivert ou vit encore le propriétaire, un jeune homme un peu original mais féru sur l’histoire de son château.  (Et de trois châteaux cathares !)

Chateau de Puivert.

Rémi à l'entrée du chateau de Puivert.


            Piste sympa jusqu'à Nebias puis Lafage. Ensuite montée difficile (poussette) jusqu'à Coudons. 

Vive la marche à pied!


S’ensuit une agréable piste jusqu'à Quirbajou, petit village fort tranquille.  Un chien en balade décide de nous suivre jusqu’à Marsa. La descente sur Marsa se fait a pied avec difficulté sur un sentier étroit et technique.   

Passage difficile.

Chien suiveur.

Descente sur Marsa (toujours suivi du chien).


Picnic à Marsa ou la pluie fait son apparition et nous accompagnera jusqu'à notre arrivée à Puilaurens.  Piste sympa via Cailla et Axât pour arriver sur le château de Puilaurens et descendre au village pour se sécher et se réchauffer au « mas occitan », chambres d’hôte très confortable et où nous dinons d’un blanquette à l’ancienne excellente (demander la recette à Rémi qui sait faire la cuisine mieux que son père !).

Arrivée (humide) sur Puilaurens

Barbacane Puilaurens.

Panoramique Puilaurens.

Puilaurens sous un ciel couvert.


Jour 4 : Puilaurens-Duilhac-sous-Peyrepertuse (53 kms, D+ 1150m)

            Remontée a pied sous la pluie vers le château de Puylaurens (quatrième château, ca avance !) et visite avant l’heure d’ouverture (économies !) puis en VTT sur une piste bien boueuse jusqu’à la Vilasse-fenouillet. Nous étions prévenus  qu’il fallait éviter de passer par les gorges de saint Jaume avec des sacoches car les passages sont très étroits. Nous empruntons donc la route goudronnée jusqu’à Caudies. Un café ou chocolat chaud nous réchauffe et nous faisons les provisions pour un picnic. Il a arrêté de pleuvoir mais il ne fait pas chaud avec un vent froid. Heureusement un abri couvert et protégé du vent nous permet de piqueniquer confortablement. 

            La piste vers Prugnanes  et les gorges de Galamus est agréable et plate  et nous discutons agréablement sans trop nous préoccuper de la carte.  ERREUR ERREUR !  Nous ratons la bifurcation et atterrissons à st Paul-de-Fenouillet.  Il nous faut prendre la route principale des gorges de Galamus. Superbes points de vue, fort vent, et une route étroite creusée dans a roche. Paysages impressionnants  avec la rivière coulant tout au fond des gorges.







Gorges de Galamus.

Gorges de Galamus.

Gorges de Galamus.


            A la sortie des gorges une rude montée (poussette)  vers le col de Souls. Heureusement il existe une variante qui permet d’éviter de monter jusqu’au pech d’Auroux (altitude 940m) et rejoint une belle piste. La route est belle, il ne pleut plus mais il y a des sections argileuses bien baignées qui bloquent les VTT. Pas d’autre alternative que de les porter (sur 200 m environ) et ensuite de débloquer les roues, dérailleurs et freins de cette gangue d’argile.  Les VTT ressemblent maintenant à des VTT ayant beaucoup « souffert » !  On se prendrait presque pour des VTTistes experts !

On evite les routes goudronnées.


Piste sympathique.

Peyrepertuse.

Peyrepertuse.




            Nous montons au château de Peyrepertuse (et hop cinquième château) que nous visitons (en payant cette fois !) et descendons jusqu'à Duilhac, chambre d’hôte « aux lavandes ». Douche, diner au restaurant voisin et coucher.  Je donne quelques conseils de taille à la propriétaire pour son olivier qui a eu froid et n’a pas l’air bien vaillant; espérons qu’il se remettra, c’est triste un olivier qui meurt !


Jour 5 : Duilhac-sous-Peyrepertuse -Embres et Castemaure (42kms,  D+1050m)

            Beau soleil et ciel bleu ce matin, mais un peu frais. J’avais lu dans différents comptes-rendus de VTT que la section sous Queribus était très difficile, ce qui est confirmé par toutes les personnes que nous rencontrons qui nous  suggèrent de prendre la route goudronnée pour monter au château de Queribus.  Bien nous en a pris car la route goudronnée  grimpe quand même a 17%.
            
Signal pour extra terrestres?

Montée sur Quéribus.

Quéribus.




            Queribus est selon moi l’un des plus intéressant château sur un emplacement superbe. La préposée à l’admission est sympa et me donne le rabais malgré mon oubli du passeport des châteaux cathares, il est vrai que voyant celui de Remi tout froissé et délavé elle pense que nous en avons vu de dures lors de notre périple, il n’y a pas de petites économies ! (sixième château, on progresse, il ne nous en reste plus qu’un ou deux à accrocher à notre palmarès !).   On aperçoit la mer du haut du château.  Comme d’habitude photo panoramique à 360 ° grâce a l’application « photosynth » sur mon iphone. 

Spécialité locale!

Vive le VTT!


            Les vignes font leur apparition.  Après avoir vu le château en ruine de Padern (il ne se visite pas) nous arrivons au village où Rémi prend un café à la terrasse du café des sports établissement bien tranquille que nous aurions cru fermé s’il n’y avait pas eu le signe « ouvert » ! 

Padern.

Padern vu d'en bas.

Le café des sports (et des sportifs?)



Ensuite pistes et route jusqu'à Tuchan où nous montons jusqu’au château d’Aguilar  peu intéressant et en ruine. Ce sera notre dernier château cathare (sept sur sept).  Nous dormons à Embres où nous avons une maison entière à  notre disposition, la propriétaire très gentille nous a acheté les ingrédients pour qu’on fasse notre diner car il n’y a pas de négoces ni de restaurant à Embres.  Remi nous prépare un plat de « pasta alla carbonara » et le ½ kg de nouilles disparait sans problème ainsi que la bouteille de rosé (vin des corbières bien sur !). Bonne nuit fort tranquille. La dernière de notre balade, ca sent la fin.


Jour 6 : Embres et Castemaure-Port-la-Nouvelle (40 kms, D+ 1000m)

            Quelques nuages mais il fait nettement plus chaud que les matins précédents. Descente sur une piste étroite avec un beau creux au milieu qui teste nos compétences (ou leur manque !).  Puis une  piste sympa nous monte jusqu’à une statue de la vierge avec un très beau point de vue.

Statue de la vierge.


            A la sortie de Durban-Corbières nous passons une maison bien située en pleine restauration, il s’avère que c’est un gaspésien (la Gaspésie est une région du Québec, Canada) qui a décidé de s’établir là et de vivre sa vie « à la française ».  Il nous avertit qu’il y aura une dure montée pour passer la falaise. Au début le chemin monte mais rien de bien méchant et nous trouvons que ce gaspésien exagère un peu la difficulté ;  ce n’est qu’après la ferme de Madourelle que nous comprenons ce qu’il voulait dire : le sentier cathare est un chemin pédestre et nous devons finir la grimpette en portant les vélos !

Ca monte dur.


            En arrivant en haut nous rencontrons le vent et comprenons pourquoi il y a un champ d’éoliennes. De pres ces éoliennes sont énormes et font un bruit assez impressionnant.  Le sentier passe maintenant au milieu d’un plateau calcaire avec une végétation basse mais très exposé au vent (d’ou la présence de champs d’éoliennes !) et nous avançons bien. On voit de plus en plus souvent la mer.  Pause-déjeuner pour finir nos restes après la traversée de Roquefort. Nous montons sur un autre plateau  et passons sous une « ligne » d’éoliennes. Même paysage, même végétation et toujours du vent. 

Eolienne.

Eolienne.

Sur le plateau avant Port la nouvelle.


Eoliennes.

On arrive.


Belle descente sur Port-la-Nouvelle et photo finish devant la gare.  Contents d’avoir terminé cette balade avec ses paysages magnifiques et son historie cathare.

On est arrivé.

Bravo, on l'a fait.


            Ensuite nous suivons les pistes cyclables pour rejoindre Narbonne plage (28 km mais tout plat !), rendre le VTT de location et retrouver Betsy pour un diner de célébration.  Aucun problème pour s’endormir ce soir.


Informations générales

            Nous avions la carte « le sentier cathare » au 1 :55,000 éditée par rando-édition ; Bien qu’elle soit correcte elle n’est pas assez détaillée dans les passages délicats. J’avais donc transféré sur mon iphone les captures d ‘écrans des cartes IGN disponibles sur Geoportail, qui se révélèrent fort commodes car il était possible de les zoomer pour avoir les détails de la piste.  Nous avons donc  pu éviter de prendre environ 12 cartes IGN qui finissent par peser lourd.

            Les vélos étaient des « hard-tails » marque gitane de location pour Rémi, qui eu des problèmes pour régler la selle, il du resserrer les freins à patins plusieurs fois à cause de l’usure, pneus excellent aucune crevaison.
Le mien est un KTM avec freins a disques hydrauliques, pneus schwalbe marathon extrême à l’avant et fat Albert double défense à l’arrière. Aucune crevaison. Cependant à l’arrivée les roulements des deux roues sur les deux VTT avaient du jeu et ont nécessité une révision et un réglage complet.  Pas de problème de dérailleurs (shimano XT). En résumé pas de problèmes techniques.

            Matériel : une pompe, une chambre à air de secours, une clé a rayons, du fils de téléphone (solide et léger) des attaches en plastiques autobloquantes (très utiles), un outil polyvalent avec derive-chaine etc., un maillon-rapide de chaine, une patte de dérailleur, rutines et colle. Une petite bombe de WD40 et du lubrifiant pour chaine que nous avons utilisé régulièrement.

            Premiers soins : sparadrap, crème aseptisante et cicatrisante.

            Habits  utilisés: couvre chaussures, veste imperméable, gilet coupe-vent sans manche, veste chaude wind-stopper,   T-shirt absorbant synthétique manches longues léger, gants chauds, pantalon long léger.
            Habits non-utilisés : pantalon contre la pluie, chapeau en polaire, T-shirt absorbant manches courtes, T-shirt absorbant chaud manches longues, collant absorbant, chemise de ville manches longues


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